mardi 14 juin 2011

[en passant] Transparence et camouflage

Il m'arrive, lors de mes vagabondages virtuels, de tomber sur des artistes dont les réalisations s'entrecroisent admirablement. Je ne sais pas trop pourquoi. Parfois juste un détail qui appelle l'autre.

Tableau du jour : où l'on parle d'animaux morts (tiens donc) et d'extrême lenteur (ben oui) sur un  fond arc-en-ciel (on ne se refait pas).

Le japonais Iori Tomita a probablement voulu troquer son poisson rouge de quand-il-était-petit avec un poisson-football. Mais son papa lui a dit que ça n'était pas possible parce que ces poissons habitaient très très profond dans la mer et que là, il n'aurait pas pied (bête excuse, soit dit en passant). Donc quand il est devenu grand et qu'il a pu faire ce qu'il voulait, il a pris des poissons des abysses (parce que quand même un poisson-vipère ça roxxe) et a voulu faire ressortir leur côté disco (hein? Abba?). Pour cela, il leur enleva les écailles, et plongea les créatures dans un bain qui rend le cartilage bleu. (Une souris verteuuuuuuuh, etc, etc.) Tomita utilisa ensuite une enzyme digestive appelé trypsine, ainsi qu’une foule d’autres produits chimiques très très fun qui décomposent les protéines et les muscles (scrunch scrunch scrunch). Jusqu'au moment où ils deviennent transparents. Les os sont ensuite colorées et la créature est conservée dans un bocal de la glycérine (applaudissements). Bon, pour en arriver là, faut quand même être un peu patient (entre 5 mois et 1 an pour tout le processus), mais avouez que ça s'accorderait admirablement avec votre lampe à lave.
NB : si quelqu'un va/est au Japon et veut m'en ramener un, je lui en serai particulièrement reconnaissant (entre 2000 et 20000 yens, c'est plutôt donné). L'artiste n'a pas encore trouvé de moyen de transport adéquat pour les vendre hors Japon. Vous pouvez les trouver au Tokyu Hands, sorte de Harrods japonais au vu de leur slogan.

Le coréen Lee Yong-Baek, lui, a probablement été élevé par une belle bande de hippies. Pour son anniversaire, il avait demandé des GI Joes. Ce fut un non catégorique. Enfin, catégorique version hippie : "Tu vois Lee (hors de question de l'appeler "fils", cela instaure une relation de pouvoir qui risque de dénaturer son moi profond), nous refusons de t'exposer à un incitant de haine et de destruction envers tes semblables. Ton karma doit rester pur, etc etc, te recentrer sur ton toi-même et manger du tofu" (argument inutile, soit dit en passant). Quant il est devenu grand (enfin moyen grand parce qu'il est coréen), Lee écouta du Culture Club importé de ses parents hippies (Karma karma karma karma, karma chameeeeeleeeeeeeeon...), eut une illumination et devint artiste. Il camoufla ses soldats avec du pot pourri et invita ses parents qui n'y virent que du feu (ooooh, une fleur, deux fleurs, des millions de fleurs, oooooh c'est beauuuuu). Puis, le 7e jour, Lee anima le tout et vit que c'était bon (non mais elle l'a fumé son pot pourri la p'tite).


PS: la rédaction s'excuse auprès des artistes, il se peut que leur biographie ait été un peu écornée.

jeudi 2 juin 2011

[j'ai testé pour vous] move your body at home

Je suis une danseuse à temps partiel. Cela ne veut pas dire grand chose, je l'avoue, si ce n'est qu'à certains moments je m'entraine bien trop peu. Conséquence :  mon grand écart se fout de la gueule de mes abdos, et inversément. Donc, lorsqu'un contrat arrive, je me mets à flipper grave-t'imagines-pas-à-quel-point et me mets donc en quête du meilleur moyen pour retrouver un body potablement fonctionnel.

Internet étant une source inépuisable de "comment trouver une solution tout en s'amusant", j'ai décidé de tester pour vous les pires vidéos de "je fais de la gym à la maison en collant lycra et avec le sourire".

Donc aujourd'hui, nous commencerons avec les bases, histoire de se remettre dans le bain en révisant nos fondamentaux. Sortez donc vos tutus (un kilt convient très bien pour la gente masculine), voici :


Ballet Class for Beginners with David Howard

Alors qui est David Howard?
Ce brave homme provient de la Perfide Albion, comme son teint et la couleur de ses cheveux en témoignent. Il a aussi un gout certain pour les polos rose pastel, mais ça n'est pas sa faute, il coachait les stars new-yorkaises du ballet classique dans les années 80. Son accent est juste génial quand il utilise des termes français (oui, la danse classique ne s'enseigne qu'en français messieurs-dames, question de standing). Quant à son écriture (on s'en fout, je suis d'accord), elle ressemble à ça. Voilà pour les présentations.

La leçon
J'ai poussé le vice en ressortant mon vieil académique rose pour l'occasion et en attachant ma crinière dans un semblant de chignon, histoire de bien se mettre dans le mood. Quand je vous disais que j'étais motivée.
Alors on peut dire que ça commence plutôt cool. Une gentille jeune demoiselle nous montre comment se tenir toute droite, en rentrant bien le ventre et les fesses pour ne rien laisser dépasser mais respirer quand même sinon on tombe avant la fin de la leçon et ça n'aura servit à rien (sauf à faire marrer les voisins qui vous matent par la fenêtre).
Après ça, viennent les 5 positions de bras et de jambes, et même les 5 positions de tête (genre je regarde en haut/en bas/ à gauche/à droite plus la position penchée sur le côté avec vos yeux les plus cute). Puis les demi-pliés et grands-pliés à la barre, accompagnés de leurs délicieux "pow de bwaaah" (comprenez "port de bras", avec un furieux accent british).

Alors là, le deal est donc moins d'exécuter les mouvements que de ne pas s'endormir sur la musique et le ton de voix soporifique d'Howard.
Puis faut avouer que pour ceux qui n'ont jamais fait de danse classique, tourner les jambes "en dehors" et maintenir son équilibre peut relever du défi. Persévérez, et dites-vous que vous aurez l'air aussi mignons que ça :



Alors voici quand-même un extrait vidéo, histoire de vous exercer aussi (et je vous aurai prévenu pour le polo rose).



Mon avis (en toute mauvaise foi) :

Les plus:
- vous pouvez vous prendre pour Natalie Portman dans Black Swan, les pieds en sang et la névrose en moins.
- ça dure 34 minutes (générique compris). Facile donc à intercaler entre la messe du dimanche et l'apéro qui suit.
- à défaut de faire de vous un danseur, vous aurez révisé vos traductions anglais/français.

Les moins :
- au final, vous aurez dépensé 3 calories et demi et emmêlé vos jambes une cinquantaine de fois
- la honte, c'est pour les faibles. Mais redites ça en tutu rose.
- la danse classique, c'est quand même un peu chiant, vieillot, et puis ça fait mal. Et avec tout ça on devrait afficher une mine ravie et détendue de petit papillon fraichement sorti du cocon. ZOMBIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE!
(bref, je me demande encore pourquoi cette technique me fascine tant)